Faire la différence entre le conflit de loyauté et la violence conjugale post-séparation.
Nous avons tous grandit en entendant la même phrase : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Quand on choisit de faire un enfant avec quelqu’un, il est bien rare qu’on se lance en imaginant notre famille se briser un jour.
Nous avons plutôt tous tendance à croire à ce conte de fée qui a bercé notre jeunesse.
Malheureusement, cette finalité n’est pas toujours celle qui se produit.
Quand une famille se défait, il n’est pas rare que la séparation se passe de manière houleuse, ce qui peut mener à des comportements problématiques.
Cela peut se présenter comme un conflit parental, aussi nommé conflit de loyauté, mais aussi comme de la violence conjugale post-séparation.
Il est bien important de faire la distinction entre ces deux concepts.
Le conflit de loyauté
« Le conflit de loyauté est un sentiment inconfortable et nuisible que l’enfant ressent lorsqu’il a l’impression de devoir prendre parti ou de devoir choisir entre des adultes importants pour lui. » 1
Dans cette situation, l’enfant se retrouve donc coincé entre les deux parents. Ceux-ci participent activement à ce conflit, présentant tous deux des comportements démontrant à leur enfant qu’ils n’approuvent pas l’autre parent.
Ils peuvent dénigrer l’autre ou son nouveau partenaire, parler négativement des différentes décisions que prend l’autre parent, démontrer par ses comportements qu’ils n’approuvent pas lorsque leur enfant leur parle d’une activité qu’il a fait avec l’autre.
En résumé, le parent démontre à son enfant qu’il ne porte pas l’autre parent dans son cœur et tente d’amener l’enfant à s’en éloigner.
L’enfant qui se retrouve dans cette situation le vit bien sûr très difficilement. Il se sent déchiré entre ces deux personnes importantes pour lui et qu’il aime tout autant l’une que l’autre.
L’enfant pourra présenter plusieurs comportements 2 indiquant qu’il ne va pas bien : il peut vivre de l’anxiété, des changements d’humeur, pleurer plus fréquemment qu’à l’habitude, avoir des inconforts physiques (maux de ventre, de tête, vomissements), changer de comportement lorsqu’il est chez un parent ou chez l’autre, par exemple.
La violence conjugale post-séparation
Une distinction très importante à faire avec le conflit de loyauté est qu’avec la violence conjugale post-séparation, seulement un des deux parents fait subir de la violence à l’autre. Ce n’est donc pas un conflit qui s’installe entre les deux et qu’ils alimentent, mais bien un des conjoints qui s’en prend à l’autre.
Ce type de violence conjugale se présente sous six formes 3 :
- Manipulation et menaces pour regagner la victime
L’agresseur peut ici tenter de séduire la victime, démontrer des remords, aller chercher de l’aide, faire du chantage, manipuler l’entourage. - Harcèlement et surveillance
L’agresseur peut ici s’assurer de connaître la localisation de la victime, tenter de la joindre de manière répétée et abusive, contacter l’entourage ou questionner les enfants pour tenter connaître ses allées et venues. - Violence via les procédures judiciaires
L’agresseur peut ici rendre très complexes les procédures ayant pour but d’aller de l’avant avec la séparation. Il peut aussi porter de fausses accusations, créer des problèmes avec les intervenants au dossier et ne pas respecter ce qui lui est ordonné. - Violence économique et appauvrissement volontaire
L’agresseur peut ici cesser de verser la pension alimentaire sans autorisation ou tenter de faire baisser ses revenus dans le but de ne plus avoir à en payer, ne plus acquitter les frais communs comme convenu. - Contrôle via le rôle parental
L’agresseur peut ici s’imposer dans le rôle de parent de la victime en exigeant des comptes-rendus abusifs, tenter d’aliéner l’enfant, remettre en question les habiletés de l’autre parent, ne pas respecter les ententes de garde. - Escalade de violence physique
L’agresseur peut ici s’en prendre physiquement la victime et à ses enfants, allant jusqu’à causer la mort.
Comment s’en sortir?
Que l’on parle de conflit de loyauté ou de violence conjugale post-séparation, aucune des situations n’est souhaitable.
Un élément essentiel à garder en tête pour naviguer une séparation de la façon la plus harmonieuse qui soit est l’intérêt des enfants.
Lorsque rien ne va plus et que l’on perd le contrôle de ses émotions, il est primordial de s’arrêter et de se ramener à ce but ultime : le bonheur des enfants. Ceux-ci n’ont rien demandé et vivent aussi un grand bouleversement.
Mettons-les au cœur de nos décisions pour adoucir cette période de transition.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes victime de violence conjugale, visitez-le :
https://sosviolenceconjugale.ca/ ou appelez-au : 1 800 363-9010.
2 Idem
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Éducatrice spécialisée en harmonie familiale